Expérience quasi-mystique, hier, au Pavillon de la jeunesse de Québec avec le grand poète montréalais
Leonard Cohen. Aucun des 4 000 et quelques spectateurs n'ont pu ressortir déçu de ce retour plus que triomphal de la la légende de 74 ans.
Les circonstances dudit retour sur scène après une retraite californienne pour le poète sont des plus tristes: Après avoir été fraudé par son ancienne gérance, le chanteur se voit contraint de retourner sur scène afin de renflouer les coffres.
Mais, en tant que professionnel,
Cohen s'entoure de 9 musiciens et choristes plus talentueux les uns les autres et monte un spectacle touchant l'ensemble de son répertoire. Le tout, rodé au quart de tour, avait tout pour plaire au 7 à 77 ans (bon, peut-être pas aussi jeune) présents à Expocité.
Car, avouons le, l'âge moyen du public était assez élevé, prix des billets oblige. Mais, depuis que ce site paie les factures avec tout ce trafic occasionné par nos nombreux lecteurs,
Mathieu Bitchpork a pu se payer cette coûteuse sortie. Installé confortablement dans la 4e rangée devant la scène et les talentueuses choristes, il ne restait plus qu'à s'abreuver des mots du poète.
Et aucun des vers classiques du chanteur à la voix unique n'ont été mis de côté. De sa voix profonde, il entame le concert sans crier gare avec le classique
Dance Me To The End of Love, non sans avoir remercié son public dans la langue de Molière, avant toute chose.
C'est donc pendant plus de 2 heures 30 (plus de 3 heures avec l'entracte) que le poète a été présent sur scène, laissant souvent la place à ses musiciens (âge oblige afin de se donner un peu de repos?). La majorité des grands classiques ont été joués pour le plaisir d'une foule conquise d'avance.
Les moments forts?
Famous Blue Raincoat a été livrée avec une émotion qui dépasse celle capturée sur ruban il y a très longtemps. L'âge n'a rien enlevé à ce grand classique. Mais le moment préféré de votre correspondant a été le poème livré en version minimaliste
A Thousand Kisses Deep: De sa voix qui n'a montré aucun signe d'âge de la soirée,
Cohen nous a récité les vers accompagné de ses choristes et d'une ligne de clavier subtile. Frissons dans la salle.
Très généreux, le Montréalais enlevait son chapeau entre chaque chason afin de remercier (en français) et démontrer un profond respect envers un public qui lui pardonne un retour sur scène qui, à la base, n'est que mercantile. Toutefois, à aucun moment de la soirée cela n'a paru. Le plaisir de chanter semble toujours sincère et justifie le coût astronomique des billets.
La soirée en quelques mots? Classe, romantisme et générosité. Moment faible? La chanson préférée de
Mathieu Bitchpork,
Avalanche, n'a pas été jouée.
Une soirée de musique magique comme il n'y en a si peu en l'espace d'une vie. Il fallait y être pour comprendre.