Voilà déjà 10 ans que le deuxième album de Placebo est apparu. Après un premier CD résolument plus rock, le groupe revennait avec une collections de chansons dans le même registre mais en se permettant certaines expérimentations.
Rappellons encore une fois que la période 1994-2000 a été très difficile pour les groupes de guitares au niveau commercial. MTV (et Musique plus au Québec) avait décidé de laisser toute la place au hip-hop, r&b, boy/girl bands et/ou un mélange de tout ça. Résultat: Plusieurs albums n'ont pas eu le succès ou la reconnaissances qu'ils méritaient.
Without You I'm Nothing fait en quelque sorte parti du lot. Sans parler d'échec (Placebo a une carrière quand même beaucoup plus lucrative que la moyenne des groupes rock et l'album en question s'est bien vendu), l'album est souvent oublié dans les compliations rappellant les années 90 au profit de plusieurs (excellents, malgré tout) albums grunge.
De plus, le groupe n'a jamais reçu le support de la presse britannique contrairement aux Pete Doherty et autres Singes artiques de ce monde dans les années 2000. Par contre, le restant de l'Europe est encore à ce jour très attaché au trio. Peut-être est-ce dû au fait que, pour le marché français du moins, Brian Molko maîtrise parfaitement la langue de Molière. Pour ce qui est du marché nord-américain, un lecteur pourra éclairer la lanterne de votre bitch préféré. Il semble toutefois qu'à ce jour, les médias américains ont toujours bien reçu le groupe sans toutefois crier au génie comme le font leurs homologues outre Atlantique pour chaque saveur du mois.
Par contre, suite à l'essouflement de la vague Brit pop, menée par Oasis, il est possible que ce même marché n'ait pas été très réceptif à un groupe européen où les membres parlent plusieurs langues, ont des orientations sexuelles questionnables pour certains conservateurs, prennent de la drogues et lisent des livres. Tout ceci n'est qu'observations et perceptions de la part de votre bitch adoré. Après tout, le groupe a parcouru le continent à plusieurs reprises dans la dernière décénnie.
Et pour la musique, alors? Les singles sont de toutes évidences des incontournables. Pure Morning a été un hit radio ici même dans les contrées sauvages où j'ai passé ma jeunesse. Un classique du groupe et une des préférées des foules, You Don't Care About Us a connu un succès plus modeste, par contre. Le clip de Every You Every Me avait eu la chance d'avoir du temps d'antenne dû à sa présence sur la bande originale de Cruel Intentions. Classique des films d'adolescents des années Clinton que votre humble serviteur n'a pas encore vu malgré le fait que Sarah Michelle Gellar en était une des têtes d'affiche. Tant de pensée impures elle m'a donné, pourtant... Dernier single, Without You I'm Nothing, est une des chansons plus faibles de l'album mais sauvée par la présence du grand David Bowie.
Plusieurs très solides chansons rock se trouvent éparpillées dans la liste. On pense ici aux Brick Shithouse, Allergic et Scared of Girls. Malheureusement, pour les albums à suivre, le groupe avait délaissé quelque peu cet aspect de leur musique qu'il maîtrise à merveille. Nous n'avons qu'à penser à l'album Placebo sorti deux ans plus tôt.
Quelques balades viennent ralentir le rythme: Ask for Answers, The Crawl et My Sweet Prince. Celle qui a attiré le plus l'attention est cependant Burger Queen où Brian Molko parle très directement de son orientation sexuelle et d'un mode de vie nourri à différentes substances. Pour les marchés francophones, une version française avait été enregistrée et lancée en single.
Bien sûr, certaines critiques n'ont pas apprécié les thèmes plutôt adolescent des certaines pistes, mais n'en demeure pas moins que Without You I'm Nothing est un solide lègue du 20e siècle qui a bien passé l'épreuve du temps. À découvrir ou redécouvrir!
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