Ce n'est pas tellement reposé que l'on récidive pour la deuxième et dernière journée de l'édition 2010 d'
Osheaga. Encore une fois, le soleil et la chaleur sont au rendez-vous au grand désarrois du rouquin qui écrit ces lignes. Crème solaire et hydratation étaient la priorité numéro afin d'assurer sa survie jusqu'à la dernière note de
Weezer, groupe ayant pour tâche de fermer le festival.
C'est tôt le matin qu'il est annoncé qu'une des vedettes du festival, Deadmau5, sera absente pour cause de maladie. Le tout chamboulant l'horaire, les organisateurs envoient Sonic Youth sur une des scènes principales et décident de mettre Metric en tête d'affiche de la seconde. Rien de bien surprenant. Jusqu'à ce que les vieux routiers de New-York se mettent à jouer. Nous y reviendrons...
Rien d'intéressant ne se passe dans la première heure sur le site jusqu'à ce que BitchMath se fraye un chemin pour une place de choix devant la scène pour la prestation de Gaslight Anthem. Les rockers du New-Jersey arrivent sur le coup de 3 heures et démarre sans grande surprise avec la chanson titre du petit dernier sorti il y a un mois, American Slang. Pour leur 40 minutes allouées, la bande à Brian Fallon optent pour 7 ou 8 titres du dernier album. Pour ce qui est du reste, que quelques titres de The '59 Sound: La chansons titre, Old White Lincoln, Even Cowgirls Get The Blues et The Backseat servie en tout dernier. Une chanson de l'excellent EP Senor And Queen aurait été des plus appréciées. Il faudra sûrement attendre un hypothétique passage en salle du groupe pour y avoir droit. Somme toute, une bonne prestation mais, un concert en headline sera extrêmement apprécié.
Passage à vide par la suite. Chaleur et manque de sommeil poussèrent BitchMath à chercher l'ombre pour un repos pas vraiment mérité.
Ce n'est que plus tard qu'il renoua avec la musique en assistant de loin à la prestation de We Are Wolves à la scène des arbres. Voilà un nom très connu de la scène montréalaise et dont il n'avait jamais porté attention. Musique électro-punk plutôt intéressante dont raffolent bien sûr les radios universitaires. C'est avant la fin de la prestation que l'on se dirigea vers les scènes principales pour préparer la finale du week end.
C'est dans une interminable file pour de la nourriture que l'on a pu assister à une partie de la prestation de Snoop Dogg. À la lecture des critiques sur le web, il semble que le chienchien chéri ait donné une excellente prestation. Il est toutefois difficile de juger pour un non amateur de hip hop. Mais il me semble que de demander à la foule de répéter fuck this shit à 4 ou 5 reprise lors d'une performance d'une heure est quelque peu redondant. À moins bien sûr qu'il s'agisse d'une nouvelle forme de poésie urbaine que les blancs de banlieues québécoises ne puissent comprendre.
Peu importe l'enthousiasme des spectateurs pour le rappeur californien, les 2 bitches étaient désormais en mission: Trouver une position rêvée dans la foule pour assister aux concerts de Sonic Youth et, ensuite, Weezer.
Le pari fut remporté et ils étaient prêts à ce que les new-yorkais agressent leurs oreilles tel un prêtre catholique en manque dans une cours d'école primaire.
Thurston Moore démarre le concert sous les premiers accords de Sacred Trickster et le tout est lancé pour un choix de chanson centré uniquement sur The Eternal. La présence de Mark Ibold à la basse explique la chose. Malgré que le dernier de Sonic Youth soit relativement bon, quelques anciennes pièces en plus auraient été un beau cadeau pour les fans que nous sommes. Surtout lorsque le groupe n'a que 50 minutes à sa disposition. Seules The Sprawl et 'Cross The Breeze ont été offertes à la toute fin. Excellente présence tout de même pour les vétérans du rock.
Le fait cocasse de la journée: Il semble évident que plusieurs personnes n'aient pas été au courant de l'absence de Deadmau5 et, conséquemment, du fait que Sonic Youth avait été promu sur la grande scène plutôt que la scène des arbres. Dès la première chanson, une ordre de fillettes confuses quittèrent les alentours après avoir réalisé avec horreur que Kim Gordon n'était pas la succulente Emily Haines. Excellente nouvelle pour l'auteur de ces lignes qui a pu s'approcher encore plus de la scène.
Choix fort judicieux malgré une très longue attente avec un oeil distrait sur la performance des Canadiens. C'est donc avec une vue rêvée et le corps transi de fatigue que nous avons pu assister, dans le feu de l'action, au premier concert de Weezer en sol montréalais depuis plusieurs années. Et quel concert!
C'est un Rivers Cuomo en pleine forme qui s'est présenté à la foule en plein délire de rock star. Et pour le bon plaisir de la foule. Weezer s'est payé le luxe d'un 5e membre pour cette tournée: nul autre que Josh Freese était derrière les tambours pour l'occasion. Pat Wilson avait donc pour mission de remplacer Rivers Cuomo à la guitare (incluant les solos!) et a réalisé le tout avec brio.
Le frontman s'en est donc donné à coeur joie sans sa six-cordes pour la majorité des chansons: Une longue marche vers les estrades, une autre en direction de l'autre scène principale envahie de techniciens affairés à démonter le matériel et, bien sûr, les moments proches des fans à chanter avec eux. Sans compter les ballons lancés dans la foule et le ukulélé massacré en début de concert. Vraiment, Cuomo semble présentement plus heureux que jamais de jouer ses vielles chansons en concert.
Car, pour notre très grand plaisir, seuls des succès ont été joués. Un seul coup d'oeil au
setlist est suffisant pour comprendre toute la joie ressentie en cette merveilleuse soirée.
Undone et
Surf Wax America auront fait de notre section un véritable champ de bataille. Et que dire de
El Scorcho? Pour un moment, nous avions tous 16 ans.
Vraiment, au moment d'écrire ces lignes, le passage de Weezer au festival Osheaga 2010 aura été le meilleur concert de l'année jusqu'à présent pour BitchMath.